Qui a peur du Grand Méchant Loup ?

Publié le 17/02/2017 à 19:07 par alarencontredesmondes Tags : homme chez enfants france mort dieu nature animaux animal hiver rouge

   Du fait de l'ancestrale crainte auquelle il est associé, le loup est à l'origine des peurs et des histoires les plus sombres de l'imaginiare humain. Les enfants le connaissent particulièrement par le mythe du "Grand Méchant Loup", cette horrible bête qui dévore sans regret d'innocentes créatures et sème la mort derrière elle. Ce mythe s'est fait connaître avec le conte de Charles Perrault Le Petit Chaperon rouge (plus tard reprit par les frères Grimm), mais égalment par le biais des contes populaires du Loup, la Chèvre et les sept Chevreaux ou encore Les trois Petits Cochons

   Si on le craint au Moyen-Age européen, le loup n'a pas été toujours un animal maléfique. Chez les Celtes, il était une réincarnation du dieu gaulois Bélénos, divinité du Soleil. Chez les Grecs anciens, il était un avatar du dieu Apollon. Dans la mythologie romaine, c'est une louve qui recueille les jumeaux Romulus et Rémus, et deviendra par la suite un des symboles de Rome. Chez les Amérindiens, le loup est un animal-totem loyal, protecteur et courageux. Dans les légendes scandinaves, en revanche, le loup a des visages changeants. D'un côté, Odin, roi des Ases et d'Asgard, a deux loups apprivoisés (Geri et Freki) qui lui obéissent au doigt et à l'oeil ; mais d'un atre côté, c'est le loup monstrueux Fenrir, fils du dieu Loki et de la géante Angrboda, qui est à l'origine du Ragnarök, le "Crépuscule des Dieux". 

   Son origine légendaire remonte en fait à l'Antiquité grecque et au mythe du roi Lycaon, le premier loup (ou loup-garou selon les interprétations). Lycaon était roi de la région d'Arcadie (sud de la Grèce) qui avait pour habitude de manger quotidiennement de la chair humaine avec ses fils. Cette injure à la nature humaine parvient jusqu'aux oreilles des Dieux de l'Olympe, et Zeux décida d'aller constater du fait par lui-même. Déguisé en mendiant, il se présenta aux portes du palais de Lycaon pour demander l'aumône. Les domestiques l'installèrent en cuisine et lui servirent un bol de soupe de viande. Dès la première cuillérée, le faux mendiant recracha la nourriture : c'était bien de la chair humaine (il faut savoir que selon les croyances grecques, seuls les Dieux peuvent différencier le goût de la chair humaine parmi d'autre). Hors de lui, le roi des Dieux déboula dans la salle de banquet, surprenant Lycaon et ses fils à leurs festin cannibal. Zeus les foudroya tous et les transforma en loups. Cepoendant, d'après la légende, ces premiers loups n'oublièrent jamais totalement leur ancienne condition, d'où l'apparition des loups-garous.

   Décimeurs de troupeaux, porteurs de la rage, ennemi naturel de l'Homme... Du Moyen-Age au XIXe siècle, le loup a décidement tous les défauts ! S'il est vrai qu'il s'attaquait aux humains en période d'hiver ou de disettes, son rôle de bête sauvage et sanguinaire a largement été exagérée. Comme un certain nombre d'autres animaux, il a été diabolisé lors de la Christianisation, avec la peur perpétuelle du Diable et de l'Enfer. L'épisode de la "Bête du Gévaudan" (Lozère) est d'ailleurs un des plus beaux exemples de la peur des loups. Entre juin 1764 et septembre 1767, des meurtres mystérieux furent perpétrés dans cette région par une étrange créature animale. Aujourd'hui encore, nous avons toujours pas la moindre idée de quelle sorte de bête s'eût pu être. Les témoins à l'époque parlèrent d'un animal gigantesque et indéfinissable, possédant tout de même un profil lupin. Le corps prétendument retrouvé au terme de l'affaire a été décrit comme étant celui d'une sorte de loup mutant... pour peu que cela soit une source fiable et non une rumeur de plus !

   Dans les régions du nord de la France, le folklore local prétend que les loups vivent en meute, guidés par un "meneur de loups". Ces sorciers et ermites sont leurs chefs de meute par défaut, et les loups ne les quittent pas d'une semelle. On dit que si jamais un meneur de loups demande l'hospitalité à quelqu'un, cette personne ne peut pas refuser, sans quoi son bétail est massacré.